Histoire du tatouage đ Explorez lâArt du Tatouage avec Holy Thelma!
- Holy Thelma
- 20 nov. 2023
- 6 min de lecture
DerniÚre mise à jour : 6 févr.
Tout savoir sur le tatouage : Pistes & réflexions
Bienvenue sur cette page qui traite - de maniÚre non exhaustive- de l'Histoire du tatouage dans les différentes régions du monde.
Vous trouverez toute la bibliographie ayant servi à la rédaction de cet l'article à la fin.
Je vous souhaite une bonne lecture!
Thelma  đ
Sommaire

Histoire du tatouage : LâeÌvolution culturelle du tatouage aÌ travers les eÌpoques
Le tatouage a été pratiqué dans toutes les régions du monde et à toutes les époques.
Art ancestral, on en retrouve des traces chez les Pictes de Grande Bretagne, les Maoris de Nouvelle-Zélande, mais aussi les berbÚres de culture Amazigh ou les chrétiens coptes de Palestine.




L'origine Ancestrale du tatouage
Comme dit précédemment, le tatouage a été pratiqué dans toutes les régions du monde et à toutes les époques.
Cependant, lâorigine du mot vient de PolynĂ©sie : le tatau y est un rite ancestral important, qui remonterait Ă 1300 ans avant notre Ăšre.
Marqueur social qui classait les individus en fonction de leur statut, ces tatouages étaient réalisés en utilisant des outils pointus tels que des dents de requin ou des os taillés.

LâeÌvolution culturelle du tatouage aÌ travers les eÌpoques
Au Japon, de lâoutil punitif Ă lâinterdiction

Durant lâĂ©poque dâEdo (1600-1868), lâirezumi (tatouage japonais) devient synonyme de punition : les criminels sont alors tatouĂ©s de force sur le bras ou sur le front.
En rĂ©action, ces mĂȘmes criminels recouvrent leurs tatouages infamants de motifs, de fleurs, de dragons... ouvrant la voie Ă un art japonais sans pareil.

Les Yakuzas, membres de la société du crime, en font alors leur marque de fabrique.
En 1872, les tatouages seront finalement interdits par le gouvernement. Ils seront Ă nouveau autorisĂ©s Ă partir de 1948, lors de lâoccupation amĂ©ricaine.
MalgrĂ© toute une gĂ©nĂ©ration de tatoueur·euses extrĂȘmement talentueu·ses au Japon, l'Irezumi garde une connotations nĂ©gative.
C'est le cas pour une grande partie de l'Asie.

Ainsi, en Corée ou au Japon, certains bains, boßtes de nuits et bars interdisent encore leur accÚs aux personnes tatouées.
Les tatouages des Bretons et des Pictes de Grande-Bretagne
Un demi-siĂšcle avant notre Ăšre, les Bretons - de l'actuelle Angleterre- , arboraient des tatouages couvrant visages et corps.
Par ailleurs, les mots de Breton et de Bretagne viennent du latin "Britanni", lui-mĂȘme issu dâun ancien mot celtique, "Pretani", signifiant "tatouĂ©, peint".
Un « Britannique » au sens étymologique du terme est donc un "tatoué".
Ă la mĂȘme Ă©poque, vivaient dans lâactuelle Ăcosse le peuple Picte, qui avait aussi pour coutume de se tatouer le corps. Le mot Picte lui-mĂȘme, qui dĂ©signa ce regroupement de peuplades farouchement hostiles aux Romains, vient du latin "Picti" voulant dire «hommes peints ».

En Europe, une pratique réappropriée par les marins

Le tatouage est interdit en Europe en 787 par lâĂglise, car jugĂ© comme un symbole paĂŻen.
Il réapparaßtra cependant au XVIIIe siÚcle, aprÚs le retour des marins de Polynésie.
Ces marins sâapproprieront alors la pratique et la dĂ©velopperont.
Aujourd'hui, le style dit " Old School" s'inspire fortement de cette esthétique.
En Russie, un CV criminel sur la peau
DÚs 1922, en Union soviétique, le tatouage devient central dans les prisons et goulags. Par un systÚme trÚs codifié, les prisonniers se gravent leur parcours criminel sur la peau.
Les motifs et le nombre de tatouages donnent des indices sur la raison de leur séjour derriÚre les barreaux et instaurent une sorte de hiérarchie en prison.
Les autorités soviétiques ayant commencé à déchiffrer certains symboles à partir des années 1960, le tatouage devient aussi un élément qui peut trahir son porteur.

Ainsi, dans le code russe du tatouage criminel, une rose entourĂ©e de fil barbelĂ© signifie que son propriĂ©taire a Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ© avant dâatteindre sa majoritĂ© et est devenu un adulte en prison.
Le tatouage chez les Amérindiens
Une grande documentation atteste de l'importance du tatouage au sein des tribus amérindiennes.
Interdits donc invisibilisés par la colonisation, les tatouages amérindiens connaissent depuis quelques années un renouveau.
Citons notamment Stéphanie "Big Eagle", descendante de la tribu des Sioux, tatoueuse, qui à travers son art, lutte pour la préservation de son identité.


Signification et symbolisme : Le cas particulier de la momie tatouĂ©e Ătzi
Ătzi est le nom donnĂ© Ă un homme prĂ©historique momifiĂ©, dĂ©couvert en 1991, Ă 3210 mĂštres d'altitude en Italie. Il aurait vĂ©cu au NĂ©olithique final, vers 3 200 avant notre Ăšre.
En 2015, des techniques d'imagerie multispectrale rĂ©vĂšlent que sa peau, vieille de 5300 ans, comporte des marques sous-cutanĂ©es, que les archĂ©ologues du musĂ©e dâarchĂ©ologie du Tyrol apparentent Ă des tatouages.

Quelles sont ces marques et que rĂ©vĂšlent-elles des techniques de tatouage et des croyances ancestrales qui existaient pour certain·es de nos ancĂȘtres, entre la fin du NĂ©olithique et lâAge de Bronze?
Le tatouage comme forme primitive d'acupuncture
Les tatouages dâĂtzi seraient associĂ©s Ă une forme primitive dâacupuncture, cette mĂ©decine traditionnelle asiatique pourtant apparue seulement 2000 plus tard.

En effet, les motifs tatouĂ©s semblent en relation avec des zones portant des traces de maladies dĂ©gĂ©nĂ©ratives, en particulier des lĂ©sions dâarthrose au niveau des articulations telles que les genoux, les chevilles et les poignets.
"Ces tatouages auraient pu ĂȘtre associĂ©s Ă des traitements destinĂ©s Ă soulager la douleur", souligne Albert Zink, gĂ©nĂ©ticien et directeur du centre de recherche europĂ©enne, Eurac. "Nous souhaitons mieux discerner le rĂŽle thĂ©rapeutique, prophylactique, religieux ou les significations symboliques quâils ont pu avoir".
Les motifs retrouvĂ©s sur Ătzi

La plupart des traces retrouvĂ©es sur le corps d'Ătzi sont, dans la majoritĂ© des cas, des lignes parallĂšles, souvent reprĂ©sentĂ©es par groupe de trois ou quatre. Le plus grand nombre se trouve sur les membres infĂ©rieurs dont sept groupes sur la jambe droite, quatre sur la gauche, les autres, autour du poignet gauche et la rĂ©gion lombaire. Elles forment cependant une croix dans le creux du genou droit et sur la cheville gauche.
"Lâobjectif de cette Ă©tude Ă©tait de dĂ©terminer avec prĂ©cision la quantitĂ© de tatouages ainsi que leur emplacement pour servir de base Ă de nouveaux travaux", souligne Albert Zink
Un tatouage à l'encre végétale
Les tatouages appartenant Ă Ătzi auraient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s en deux Ă©tapes : incision de lâĂ©piderme, puis, en guise d'encre, application d'un mĂ©lange de charbon vĂ©gĂ©tal et dâherbes, ceci afin de rendre permanentes les cicatrices.
Ce que l'on sait d'Ătzi en 2023 :
Vingt-trois ans aprÚs sa découverte, voici les derniÚres conclusions :
Il avait les yeux bruns et les cheveux noirs
Il Ă©tait intolĂ©rant au lactose, comme lâindique les mutations observĂ©es sur son gĂšne MCM6.
Il Ă©tait prĂ©disposĂ© Ă une maladie cardiaque. Dâimportantes quantitĂ©s de graisse ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans ses artĂšres.
Il souffrait de la maladie de Lyme, transmise pas les tiques, dont Ătzi serait le plus ancien cas connu. Elle aurait pu ĂȘtre Ă lâorigine de ses problĂšmes dâarthrite.
Il avait mangĂ© du bouquetin lors de son dernier repas. Lâanalyse du contenu de son estomac a permis dâidentifier les composants de son dernier diner, des cĂ©rĂ©ales, de la viande de chevreuil et de bouquetin.
Il serait mort assassinĂ©. Cette derniĂšre version sâappuie sur la dĂ©couverte par tomographie dâun fragment de pointe de flĂšche logĂ© dans sa rĂ©gion dorsale. AprĂšs avoir perforĂ© lâĂ©paule, le projectile aurait tranchĂ© lâartĂšre et dĂ©clenchĂ© une infection.
Pour voir Ătzi et ses tatouages en vrai, rendez-vous au musĂ©e dâarchĂ©ologie du Tyrol, Ă Bolzano, dans le Haut-Adige, Italie.
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